Le tantla était une espèce en danger. En effet, ce carnivore charognard cyclopéen possédait, en dehors d'une longue langue recouverte de minuscules ventouses aidant à attraper ses proies, un attribut physique qui lui valait d'être la cible des chasseurs et des commerciaux : sa fourrure, de multiples couleurs selon son habitat naturel, très étendu sur sa planète d'origine, Ealor (dans le secteur de Parmac). Celle-ci, réputée pour sa souplesse et sa chaleur, était très prisée et avait conduit les rares protecteurs de la faune désintéressés à limiter le quota de chasses autorisées pour ceux-ci, afin d'endiguer une régression continue du nombre des membres représentants de la race. Il faut dire que cette créature avait aussi à supporter les assauts répétés de son prédateur attitré, le graiveh, que le fait que le tantla soit sociable, vive et chasse par groupe de dix ou douze, n'avait pas suffi à dégoûter.

Les jeunes tantlas vivaient avec le reste du groupe et restaient étroitement surveillés et guidés aussi bien par la mère que par les autres membres pendant au moins environ un an. Un assaillant ayant des vues sur les petits du groupe se voyait immanquablement attaqué par l'ensemble des adultes de la petite communauté.

Doté de fortes griffes, le tantla chassait de jour, d'autant plus qu'il avait des difficultés à apprécier certaines distances et objets en trois dimensions, n'ayant qu'un œil. Il évoluait principalement dans les forêts humides des zones équatoriales de la planète, mais certaines mutations permirent à différents groupes de cette espèce de s'adapter à des climats plus extrêmes, aussi bien dans les milieux désertiques chauds que dans les plaines glacées du nord.